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Achot Achot est né en 1961 à Érevan et a grandi en Arménie. Il vit aujourd’hui à Paris. Dans son travail, afactum, il ne juxtapose pas et ne lie pas uniquement deux médias artistiques, la photographie et la peinture abstraite : Achot Achot réussit dans son œuvre à synthétiser des vues du monde souvent inconciliables. Les photographies de jeunes femmes, à l’érotisme palpable, abordent la séparation du corps et de l’esprit, thème inhérent à l’histoire chrétienne occidentale, qu’elles cherchent à déstructurer. Et pourtant, dans ces peintures méditatives qui évoquent la philosophie de l’Extrême Orient, ce dualisme semble ne plus exister. La frontière entre le Moi et le Vécu est sans importance, la quête de l’infini étant le but sous-jacent. La fusion de l’abstraction et de la figuration, de la matérialité et de la texture, nous mène à une autre perception, à la fois spirituelle et sensuelle, du « Soi versus Réalité. C’est dans ce paradoxe que réside l’attraction particulière exercée par le travail de Achot Achot.
Emily Artinian est née en 1970 en Pennsylvanie aux USA, de père arménien. Elle vit aujourd’hui à Londres. Son engagement dans les médias du livre d’art et de textes artistiques est un thème récurrent dans son œuvre, qui peut être aussi vue comme une réminiscence de la tradition et de la culture arménienne du livre. Les oeuvres conceptuelles des textes d’Emily Artenian ajoutent une expression visuelle au langage abstrait, qui à son tour est souvent réduit à un langage abstrait. Ses projets ressemblent à des processus de traduction, des messages cryptés et mystérieux, qui nécessitent d’être déchiffrés pour en saisir le sens véritable. L’œuvre „An intact and secret treasure“ (2001), une installation composée de 10 feuilles de textes, est basée sur le livre de Jorge Luis Borges „La Bibliothèque de Babel“. Les significations sont ici générées par des mots parus au cours de la semaine dans un journal de boulevard. Le travail montre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, lorsque nous essayons de déchiffrer le sens et la signification des mots émanant du flot d’informations qui nous submerge. L’identité est proche de la cryptographie, un code secret difficile à déchiffrer.
Andrew Demirdjian est né en 1966 à Springfield (MA). Il vit et travaille près de New York. Il a fait la vidéo „Yerewan dialogues“ alors qu’il séjournait dans la capitale arménienne, ayant bénéficié d’un programme d’artiste résident. Dans la vidéo, l’artiste raconte l’histoire d’un voyage de découverte sensuelle dans la Érevan d’aujourd’hui. Il a interrogé passants et habitants : quelle est l’odeur de Érevan ? Quel est le goût de Érevan ? Comment se sent Érevan ? La compilation de ces impressions et réponses personnelles donne des statistiques absurdes et humoristiques, conçues pour démontrer et prouver scientifiquement les sentiments subjectifs que l’on peut éprouver à l’encontre d’une ville. Dans ses vidéos plus récentes, la relation entre les éléments visuels et oraux est en avant-plan dans son travail. Andrew Demirdjian, tel un chorégraphe - crée des arrangements complexes d’images et de sons.
Silvina Der-Merguerditchian est née en 1967 à Buenos Aires. Petite-fille d’immigrants arméniens, elle a grandi en Argentine. Elle vit aujourd’hui à Berlin. Dans son oeuvre, un thème récurrent est le souvenir des déportations des Arméniens et du génocide qu’ils ont subi. Elle travaille avec des souvenirs photographiques et des témoignages officiels. Elle fusionne ces éléments dans ses compositions au crochet en histoires personnelles et douloureuses. Silvina Der-Meguerditchian tisse un réseau. Elle bâtit des liens entre les éléments disparates, jette des ponts entre des mondes séparés ou recherche le dialogue avec l’inconnu. Le travail „Connexion obsession“ est emblématique de cette passion artistique. Son point central est toujours le processus de l’assemblage et de la dissolution, de la construction et de la déconstruction de l’identité. Les oeuvres de Silvina Der-Meguerditchian représentent une forme mnémonique, soit l’art individuel et collectif de la commémoration.
Dahlia Elsayed vit aux USA. Dans son travail, l’écriture et la peinture semblent être deux processus reliés et complémentaires. Dans ses peintures délicates qui allient textes et images, elle esquisse une cartographie de son monde intérieur. Les expériences autobiographiques et sociales deviennent des matériaux d’une géographie imaginaire et d’une topographie fantastique du voyage. Les cartographies imaginaires de Dahlia Elsayed racontent l’histoire des déportations géographiques et les souvenirs individuels, elles représentent la matrice esthétique de la réalité culturelle à laquelle sont confrontée les immigrants de nos jours .
Sophie Gasparian est née en 1972 en Arménie soviétique. Elle a émigré, avec ses parents, à l’âge de 15 ans aux USA. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Los Angeles.Dans son travail, elle expérimente différents médias artistiques, comme le collage, le langage et l’écriture ainsi que les films et les vidéos. Le travail non conventionnel de Sophia Gasparian allie l’esthétique des dessins d’enfants, ou des graffitis, à une critique moqueuse, presque sarcastique de la société. Dans son travail comme „Save that my grave is kept clean“ (2004) ou „Help“ (2004) elle insère toujours un élément perturbant, secret, voire brutal, dans les dessins. „Let´s not chat about despair“ évoque le douloureux sujet du souvenir et pose la question de l’impact et de la signification existentielle pour les générations qui ont connu le traumatisme et le désespoir que leurs parents et grands-parents ont subi avec les déportations.
Archi Galentz est né à Moscou en 1971. Il est issu d’une famille arménienne composée de nombreux peintres. Il vit et travaille aujourd’hui à Berlin. Un thème récurrent, central dans son travail, est la question de l’identité arménienne, surtout mise en relation avec des facteurs politiques importants, comme l’effondrement de l’Union Soviétique et la résurgence de la conscience arménienne. La recherche d’un paradis perdu, point central de son œuvre, avait déjà été mise en évidence dans „The Black Garden“ en 1997. Là, l’aspect et l’utilisation de la couleur étaient cependant des points clés - la peinture comme média pour illustrer la condensation de la vie et la stratégie de survie.